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Quand approche l’heure des choix…Le bilan, c’est bien Matata !

Après celle du dimanche 22 mars 2015, le bureau politique de la majorité présidentielle était convoqué dans une nouvelle réunion le dimanche 12 avril afin de faire le point sur plusieurs sujets d’actualité brûlante en République Démocratique du Congo. L’occasion, pour cette famille politique qui semble subitement accablée par une succession de mauvaises nouvelles, d’arrêter une position commune et de faire preuve de solidarité pour affronter les échéances politiques majeures de l’année prochaine. Parler vrai Parmi les sujets qui font débat, la position de la MP sur la fin du mandat présidentiel, la question de l’alternance à l’interne et des divisions qu’elle entraîne, mais aussi le dialogue proposé par une partie de l’opposition et le calendrier électoral global. Un autre sujet sur lequel la majorité devrait faire preuve de plus de solidarité et se serrer les coudes, c’est celui de la fameuse fosse commune de Maluku, qui n’est pas sans rappeler, par certains de ses aspects, le non moins fameux massacre dit de l’UNILU au début des années 1990, qui sonna le point de départ de l’isolement diplomatique du régime d’alors, et qui nous rappelle aujourd’hui à quel point l’histoire a de ces terribles ironies, des opposants de l’époque qui avaient réclamé les sanctions de la communauté internationale se retrouvant aujourd’hui dans le fauteuil peu confortable de ceux qui vilipendent l’opposition d’aujourd’hui, coupable selon eux de vouloir à tout prix noyer le régime en place, ignorant ou feignant d’ignorer que cela est de bonne guerre sous tous les tropiques. Ce qui est sûr à ce stade, c’est que l’hypocrisie a évidemment pris ses quartiers au sein de la famille politique du chef de l’Etat, au risque de l’étouffer de l’intérieur et de lui bloquer, faute d’un dialogue franc et sincère, la voie du succès en 2016. Le sommet de cette hypocrisie, justement, c’est le fait que lorsqu’une minorité tente d’en finir avec la langue de bois, nombreux sont en revanche, au sein de la même famille politique, qui se mobilisent pour dire à cette minorité tout le mal qu’ils en pensent, quand bien même d’aucuns parmi eux disent la même chose dans des cercles privés et loin des oreilles indiscrètes. Justement, au fur et à mesure que les jours et les semaines passent, il apparaît de plus en plus évident que la majorité, si tant est qu’elle tient à garder le pouvoir, n’a pas d’autre choix que de se parler, de parler vrai au pays, de faire l’inventaire de ses atouts et de ses faiblesses, d’éviter de tourner la population en bourrique en lui disant une chose tout en en faisant une autre. Le parler vrai devrait en effet être le trait dominant d’une génération politique déterminée à se mettre au service du pays et à faire le choix de la bonne gouvernance. La deuxième condition de la renaissance de la majorité est sa capacité à accepter l’autocritique, d’une part, et de l’autre à s’unir autour de ceux de cette famille politique à même de rassembler les troupes à l’intérieur, mais aussi de séduire la communauté internationale et, particulièrement, nos partenaires. Le bilan, c’est bien Matata ! Du coup, au stade actuel, la majorité tous clans confondus devrait se féliciter du travail abattu depuis bientôt quatre ans par le Premier Ministre Augustin Matata Ponyo. Un travail qui a donné des fruits à l’intérieur, mais aussi un visage et un contenu concrets à la révolution de la modernité, en changeant les Congolais de ces bilans en carton qui n’étaient en réalité que le paravent d’une entreprise d’enrichissement personnel. C’est sous Matata Ponyo qu’on parle effectivement de ces projets réalisés à tour de bras, notamment dans le secteur de l’éducation, de 1 000 écoles en cours de construction et dont certaines sont en train d’être inaugurées par le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel qui vient de séjourner pour ce faire dans le Kasaï profond. Toujours dans le domaine social, tous les observateurs saluent le succès rencontré par la bancarisation de la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat à travers les banques commerciales, l’achat des bus Transco, la relance de l’ITB Kokolo et, dans les semaines qui viennent, assurent des sources proches du gouvernement, le lancement le 30 juin 2015 du vol inaugural de Congo Airways. Il en est de même de la construction et de la réhabilitation des centres de santé à travers le pays, mais aussi, dans le secteur de l’énergie, de la réhabilitation des barrages d’Inga, de Zongo ainsi que de la mise en oeuvre des barrages de Kakobola et Katende. Dans le secteur de la sécurité, la paix a été rétablie. Elle est en train de se consolider dans la partie Est de la RDC après la victoire des FARDC, appuyées par la Monusco, sur les principales forces négatives qui écumaient cette partie du territoire national et, en particulier, la rébellion du M23. Ce bilan très flatteur, les Congolais le doivent à un travail en profondeur réalisé depuis bientôt quatre ans maintenant par le Premier Ministre Matata Ponyo et ses différentes équipes gouvernementales, dans un cadre macroéconomique totalement assaini, avec un taux de croissance parmi les plus vigoureux du monde, qui flirte désormais avec les deux chiffres, une inflation proche de zéro, des dépenses totalement maîtrisées et des recettes qui atteignent des niveaux records grâce à la réforme des régies financières et à une plus grande transparence dans les industries extractives. Du coup, le recul de la pauvreté n’est plus une simple vue de l’esprit. Le revenu par tête d’habitant qui était de 600 USD en 1960 se chiffre aujourd’hui à plus de 600 USD après être descendu à 149 USD en 2001. Dans le même cadre, le dernier rapport du PNUD sur l’indice de développement humain indique, pour l’édition 2014, que la RDC a gagné treize places. Autre chiffre, celui de la baisse du chômage, dont le taux est passé de 60% à 40%. Que faire de ce bilan? Les performances de l’équipe Matata ont été reconnues par la communauté des partenaires qui ont, le 25 mars dernier, félicité le Premier Ministre. Ces mêmes partenaires ont cependant insisté sur la nécessité d’un engagement encore plus vigoureux dans la construction des infrastructures pour booster la croissance et créer des emplois. Toute la question, dans un contexte dominé par les échéances politiques de 2016, est de savoir ce que la majorité compte faire de ce bilan qui donne un contenu réel à la révolution de la modernité et ouvre des perspectives intéressantes sur l’émergence de la RDC à l’horizon 2030. Elle est aussi de savoir comment Matata lui-même compte l’exploiter. Deux choses sont à ce stade indiscutables. Premièrement, la majorité dispose d’un bilan qu’elle serait mal inspirée de noyer dans le brouhaha des ambitions et des querelles de positionnement. Deuxièmement, Augustin Matata est sans doute le mieux placé, dans n’importe quel scénario, pour défendre ce bilan. Seule question : Augustin Matata Ponyo Mapon a-til intérêt, au moment où des choix déterminants vont s’opérer, à continuer de porter la casquette de la majorité ? Kenge Mukengeshayi La question est de savoir ce qu’en pense le Premier Ministre et comment il compte capitaliser ses performances