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PTNTIC Avril, le mois de la fibre

Enfin, elle est là, la fibre optique ! Des promes-ses qui sem-blaient jusque-là vagues et incertaines, nous sommes passés à du concret en ce qui concerne l’avènement de ce câble révolutionnaire en République Démocra-tique du Congo.Le 30 mars, au Centre de Tri de la SCPT situé à l’aéroport international de Ndjili, le Premier Ministre Augustin Matata Ponyo Mapon a lancé, au nom du Président de la République, les travaux de la deuxième phase de la construction de la fibre optique Kinshasa-Kasumbalesa.Longue de près de 3000 kms, cette dorsale doit pas-ser par le Bandundu et les deux Kasaï avant de joindre le Katanga. La première phase, Muanda-Kinshasa, longue de 600 kms, existait depuis plus de deux ans déjà et n’attendait plus que l’achèvement des travaux de construction de la sta-tion d’atterrage de Muanda pour passer à l’étape de la commercialisation. Au final, il s’agit de doter le pays du moyen de transport le plus sécurisé qui soit, à très haut débit et à très faible coût, grâce à une dorsale allant de Muanda à la fron-tière ouest, en passant par Kinshasa, traversant le pays de part en part pour aboutir au Katanga. La troisième phase sera celle du maillage des autres pro-vinces. Soit, au total, près de 40.000 kms de réseau à fibre optique conduisant à l’international.C’est le ministre des pos-tes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication, Tryphon Kin-kiey Mulumba, qui a resitué à cette occasion
la vision du Chef de l’Etat, dont le souci est «de trans-former le Congo en un vil-lage intelligent, immergé de
connectivité, notre Silicon Valley, où poussent un dé-veloppement économique durable, une qualité de vie
supérieure, de la gestion avisée des ressources, des infrastructures communi-cantes pour le bien-être et le confort de nos conci-toyens.» Tryphon Kin-kiey a ensuite célébré ce qui restera sans aucun doute, à ses yeux, c o m m e u n m o n u m e n t dans l’histoire de ce pays : «après la ligne à très haute tension en courant continu, dite Inga-Shaba, du point de vue des infrastructures de transport électrique ou de voie ferrée, les travaux de construction de cette autoroute des télécommu-nications Kinshasa-Kasum-balesa, longue de 3.000 km, est le plus gros inves-tissement jamais réalisé à ce jour par notre pays, qui participe à l’émergence du pays autant qu’il consolide la cohésion nationale.»Avantages indiscutablesS’agissant des avantages offertspar la fibre optique, le ministre a indiqué qu’en faisant basculer le pays dans le très haut débit, le Président de la République n’a pas fait seulement un choix technologique ma-jeur. Mais aussi et surtout celui d’une révolution qui va faire entrer notre pays dans la société mondiale de l’information, déferler sur l’ensemble du territoire national par le biais du ser-vice Universel et changer radicalement le mode de vie des Congolais. «Le pro-cessus de bancarisation qui a vocation d’atteindre le dernier agent de l’Etat dans le coin le plus reculé du Congo avec le e-banking ; la e-éducation qui permet à nos élèves et étudiants de suivremille voire dix mille maîtres d’écoles et professeurs ou d’être face à eux en temps réel, en faisant par eux-mêmes les arbitrages des connaissan-ces comme seuls élèves et étudiants savent le faire, quand les manuels se dé-colorent ou s’inondent de poussière ; la e-médecine qui guide nos praticiens dans des interventions
chirurgicales délicates ; le e-gouvernement qui impli-que la dématérialisation de l’administration ; le e-com-merce ou la télévision sur le mobile, etc. Tout cela devient possible grâce au très haut débit que permet cette technologie», a mar-telé Kin-kiey. Avant d’affir-mer que la connectivité et le haut débit sont un droit de l’homme comme le sont le manger et le boire. C’est pour cette raison, a-t-il ajouté, qu’il «nous faut pro-pager cette nouvelle culture du téléphone mobile intelli-gent, de la tablette tactile, des ph ablettes, de l’ordi-nateur, bref de l’économie numérique, afin de per-mettre à nos compatriotes de plonger dans la Société de l’Information et de na-viguer sur ces autoroutes en accédant à l’information
et au savoir universel.» Conclusion du ministre : «le gouvernement ne gagnera ce challenge qu’en s’en-gageant, avec courage et détermination, sans faillir, sur un autre front, celui de la défiscalisation des produits informatiques et des nouvelles technologies de l’information et de la communication – et sans doute par un transfert des technologies et donc une appropriation congolaise – afin de mettre ces produits et leurs dérivés à la portée de toutes les bourses, à la portée de l’élève et de l’étudiant, à la portée de l’agriculteur, à la portée de l’opérateur économique, à la portée du fonctionnaire, bref à la portée du compa-triote.»Avril, le mois de la fibreAussitôt terminée la céré-monie de lancement des travaux de la 2ème phase de l’implantation de la fibre optique, tous les regards se sont tournés vers la cité bal-néaire de Muanda pour le lancement de la connexion internationale au câble sous-marin du consortium Wacs. Les travaux de la construction de la station d’atterrage achevés par l’équipementier Alcatel Lu-cent, les tests réalisés, il ne restait plus que l’étape
du paiement du solde de la contribution de la RDC, soit 3 millions de dollars, ce qui a été fait avant la fin du
mois de mars. Selon des sources dignes de foi, plus rien ne devrait donc contra-rier le compte à rebours.
On n’attendait plus que le Conseil d’Administration de Wacs qui doit se tenir à la mi-avril. C’est en effet
ce dernier qui doit valider l’ensemble du processus avant d’autoriser la remise de l’ouvrage au gouverne-ment congolais ainsi que la connexion internationale. Au ministère des PT-NTIC, on a évidemment le triom-phe modeste face à des succès qui s’accumulent comme des trophées. Kin-kiey Mulumba qui enfile réunions et audiences à la vitesse grand v, et qui n’est jamais dans son élé-ment qu’en pleine action, n’a pourtant pas attendu longtemps pour plonger, aux commandes de son surpuissant Range Rover, dans le bain de la fibre en al-lant inspecter sur le terrain, dès la semaine dernière, les travaux conduits par le groupe chinois CITCC dans le Bandundu. Des sources proches du Cabi-net n’excluaient pas de le voir, dans les jours à venir, à la station d’atterrage de Muanda pour prendre la température avant la céré-monie officielle. D’ici-là, il faudra veiller à ce que la li-gne Muanda-Kinshasa soit réellement opérationnelle, et que les travaux réalisés par les Chinois dans le Bandundu respectent les standards internationaux quant à la qualité du câble, la distance par rapport à la nationale et la profondeur pour l’enfouissement – on parle de 15 mètres et de 1.20 m pour éviter que le câble soit endommagé par le passage de gros véhicu-les. On ne savait toujours
pas si les Chinois, parte-naires de la SCPT qui a de plus en plus l’air de s’en plaindre, étaient réellement capables de respecter ce cahier de charges et s’ils n’avaient pas surfacturé les travaux au risque d’alourdir
la dette de la République. Un dossier sur lequel Kin-kiey Mulumba a promis de se pencher avec une extrê-me vigilance. En revanche, ce qu’on savait avec plus ou moins de certitude – et qui fait aujourd’hui la fierté du Cabinet des PT-NTIC - c’est qu’un nouvel objectif parmi ceux assignés au ministère dans le cadre
de la feuille de route du gouvernement vient d’être atteint. On n’en attendait pas moins d’un homme qui a choisi pour devise «l’action».
TTB