Powered By Blogger

Présidentielle 2016 Les partis politiques en cause !

Un an et demi sépare les Congolais de la fin du mandat du chef de l’Etat et de l’élection présidentielle de 2016. Déjà, des voix s’élèvent ici et là, qui pour marquer son territoire par rapport aux adversaires et alliés, qui pour mobiliser les troupes avant la bataille. Du coup, les partis politiques supposés être des moules par excellence à fabriquer les candidats, leur organisation ainsi que les chances de leurs champions sont au coeur des discussions, au regard de leurs performances en 2006 puis 2011. Sont particulièrement critiquées les tendances à la polémique stérile et à la pyromanie, à l’intolérance et aux règlements des comptes, au point qu’on est fondé à se demander si ces partis sont réellement capables de gérer le pays de manière responsable, sans chercher à le brûler. Remise en question Le point de vue le plus répandu est que les partis politiques ont généralement failli, en termes d’éducation politique et civique de leurs militants. Mal ou pas du tout encadrés, face à un discours dont ils ne maîtrisent pas toujours les ressorts, ces militants ont tendance à se comporter plus en pilleurs qu’en bons citoyens. Il en est de même de leurs cadres qui, pour la plupart, n’ont jamais assumé des responsabilités de gestion, constituant un véritable danger pour les entités publiques dont ils auraient la charge en cas de victoire électorale. Un dilemme cornélien en somme. Il reste que, sans aller jusqu’à plaider en faveur d’un régime de discrimination, nombreux sont aujourd’hui nos compatriotes qui s’interrogent sur la meilleure manière de donner plus de chance à notre pays. Le constat est pour le moins terrible, en effet. En dépit des efforts du gouvernement, la RDC va mal, très mal même. Les Congolais très frustrés sont généralement prêts à en découdre, comme en témoignent nos seulement les rébellions successives qui ont endeuillé l’Est du pays, mais aussi les dernières manifestations organisées par l’opposition, qui se sont transformées en scènes de pillage et de lynchage. Autre constat tout aussi bouleversant : les vrais investisseurs ont déserté la RDC, laissant la place à des aventuriers chinois, libanais et indopakistanais qui se sont empressés de mettre le pays en coupes réglées à la faveur d’un code minier particulièrement laxiste, à des Ouestafricains spécialisés dans le blanchiment de l’argent de la drogue, à une réglementation du commerce discriminatoire. En fait, ni le FMI ni la banque mondiale ne se mobilisent plus au chevet de la RDC, préférant s’investir dans des revues régulières sans aucun apport concret. Face à l’impasse, une réflexion a vu le jour dans plusieurs forums mais aussi sur les réseaux sociaux. Cette réflexion dont le trait dominant est le rejet des partis politiques accusés d’entretenir le tribalisme, l’esprit de vengeance et de règlement des comptes, plaide pour un profil offrant certes des garanties de compétence et d’expérience, mais aussi des aptitudes à rassembler, à éviter la conflictualité, les règlements des comptes et les déchirements. La question, du coup, réside dans la capacité des partis politiques à se remettre en cause, à épouser la dynamique citoyenne qui prend forme, sans chercher à l’instrumentaliser ; mais aussi dans la capacité de la société civile à proposer des candidats compétents, justifiant d’une expérience éprouvée, disposant en outre d’un carnet d’adresses solide dans la haute finance et les chancelleries. Le Kasaï toujours en retrait Qu’il s’agisse des partis politiques ou de la société civile, la même réflexion critique aussi la tendance des ressortissants du Grand Kasaï à prendre constamment pour prétexte les blessures et les frustrations du passé pour se mettre en retrait de la dynamique générale, particulièrement en rapport avec l’élection du prochain président de la république. Cette réflexion se nourrit du constat que depuis l’indépendance, trois aires géopolitiques ont jusqu’ici donné des chefs d’Etat à la RDC. « L’aire Kongo » avec Joseph Kasavubu, « l’aire Ngala » avec Joseph Désiré Mobutu, « l’aire Swahili» avec Kabila père et fils. Du coup, on se rend compte, qu’on s’en félicite ou qu’on le déplore, que seul le Grand Kasaï n’a pas encore donné un président de la république à la RDC. Alors question : comment arriver à rencontrer la forte demande d’alternance, le désir d’un candidat qui soit à la fois une somme d’expériences et de compétences, un facteur de rassemblement et de conciliation, disposant d’entrées dans la haute finance et les principales chancelleries, et qui ne constitue pas un repoussoir pour les investisseurs. Ce qui est sûr, c’est que le Grand Kasaï dans sa riche diversité offre cette capacité à la fois de se sentir réellement congolais du fait d’une position exceptionnelle au centre du pays, mais aussi cette aptitude à aligner des cadres multidisciplinaires dont l’autorité est mondialement connue et appréciée. Enfin, le Grand Kasaï et sa diaspora, ce n’est pas moins de 20 millions d’électeurs toutes tendances confondues. Autant dire une véritable force pour qui sait la mobiliser. DBL.